Feuilles mortes : le double enjeu de la propreté et de la mobilité
Avec l'arrivée de l’automne et grâce à sa configuration très boisée, la Région de Bruxelles-Capitale se pare d'un dégradé chaleureux de jaune, brun, et orangé. Cependant, cette saison aux effets esthétiques majeurs, apporte aussi son lot de défis en matière de propreté urbaine et de mobilité. La raison ? Elle est à chercher du côté des quantités impressionnantes de feuilles mortes jonchant les trottoirs et les voiries. Bruxelles-Propreté a donc donné le coup d’envoi de son dispositif « feuilles mortes », des feuilles qui ne se ramassent pas qu’à la pelle.
C’est une mission méconnue de l’Agence régionale et pourtant chaque année, entre la mi-octobre et la mi-décembre, une équipe spécialement dédiée à la gestion des feuilles mortes s’active sur l’ensemble de la Région. Sur les voiries régionales, couvrant 15 à 20 % du territoire bruxellois, ces sept agent·e·s de Bruxelles-Propreté consacrent quotidiennement leur temps au ramassage de plusieurs centaines de tonnes de feuilles.
La mission de ces femmes et de ces hommes est d’aspirer les feuilles mortes qui encombrent les voiries, à l’aide d’un tracteur capable de compacter rapidement entre 30 et 50 mètres cubes de feuilles mortes, une tâche cruciale pour maintenir les avenues et les rues dégagées.
Face à l’ampleur de la tâche- plus de 4 000 mètres cubes de feuilles aspirées en deux mois- l’Agence hiérarchise ses interventions. Souffler les feuilles mortes sur les sites propres des trams de la STIB est ainsi une priorité.
Lors de leur passage, les trams écrasent les feuilles mortes qui se sont accumulées sur les rails. Cela crée un film qui rend les rails glissants. Le tram adhère alors moins bien aux rails et met plus de temps à freiner. Le passage des trams sur des feuilles mortes sèches génère de la fumée, ce qui a également un impact sur l’adhérence et la distance de freinage.
Durant toute la période automnale, la STIB et Bruxelles-Propreté multiplient les échanges pour identifier les sites à dégager en priorité et pour programmer les interventions. Objectif : assurer la sécurité de tous et toutes.
La STIB dispose également de nombreux outils pour assurer l’adhérence de ses trams durant l’automne.
Chaque tram transporte avec lui du sable, stocké dans de grands silos dans les dépôts, qui peut être projeté directement sur les rails si ceux-ci sont glissants. On trouve aussi des réserves de sable directement sur le réseau, à certains terminus, que le personnel de conduite peut utiliser pour effectuer l’appoint si nécessaire.
Trois Unimogs, véhicules insolites qui peuvent circuler tant sur route que sur rails, parcourent le réseau de tram pour garantir l’adhérence et le freinage des véhicules.
Un Unimog se rend la nuit sur les sites propres les plus sensibles, et ce, minimum 3 fois par semaine. Dans le wagon qu’il tire, on trouve un nettoyeur qui projette de l’eau à haute pression pour enlever les feuilles mortes et nettoyer les rails en profondeur avant le passage des premiers trams.
La journée, deux Unimogs munis de sable circulent sur le réseau pour vérifier si l’adhérence est bonne. Si nécessaire, ils vont projeter du sable directement sur les voies, avant de passer à l’endroit suivant.
« Sur les 150 km de son réseau de tram, près de la moitié se trouve près d’une zone arborée et fait l’objet d’une surveillance particulière durant l’automne. Certains sites sont contrôlés une fois par semaine pour planifier les interventions de Bruxelles Propreté, et sont parcourus quotidiennement et prioritairement par les Unimogs de la STIB. Les autres sites font l’objet d’une intervention si nécessaire », explique Ronny Haemers, gestionnaire réseau tram à la STIB.
De son côté, Bruxelles-Propreté intervient également le long des façades et sur les pistes cyclables des axes structurants de la Région. Des actions quotidiennes qui contribuent aussi bien à la sécurité qu’au cadre de vie des Bruxellois.es.
Bruxelles-Propreté et la STIB sont ravis d’apporter leur soutien et leur expertise durant toute cette période automnale.