L’intelligence artificielle au service de la propreté urbaine

Date

Ces dernières semaines, l’Agence régionale Bruxelles-Propreté s’est lancée dans une expérience pilote aussi inédite qu’éclairante au sujet de la propreté urbaine en Région bruxelloise. Depuis la fin du mois de mars, 4 bennes à ordures ménagères servant quasi quotidiennement à la vidange des corbeilles publiques, ont également été équipées de caméras, d’ordinateurs et d’antennes pour objectiver l’état de propreté d’un grand nombre de voiries (337 kilomètres de voiries).

Le dispositif a été développé par CortexIA, une start-up suisse qui a déjà fourni cette solution à plusieurs villes européennes. Parmi ses clients de référence figurent les villes de Bâle, Genève, Bordeaux, Francfort et Hambourg.

Concrètement, le dispositif utilise l’intelligence artificielle pour repérer et classifier les déchets qui jonchent la voirie en ce compris les trottoirs. 

Ainsi, les caméras identifient précisément les déchets les plus souvent rencontrés sur le territoire bruxellois (mégots de cigarettes, papiers et plastiques, canettes, déjection canine, verre,…) et les lient à des lieux et à des périodes. Enfin, les informations sont transmises à un serveur pour être ensuite assemblées afin de former une grande carte. Ce traitement est entièrement automatisé.

Grâce à ce dispositif, Bruxelles-Propreté pourra procéder à un état des lieux objectivant le niveau de propreté des voiries visées par le test.

L’Agence s’appuie, pour cette expérience pilote, sur l’index développé par la société suisse, le Clean City Index (CCI) qui établit une échelle allant de 0 à 5. Le CCI est affiché sur une carte dynamique et fait ressortir des codes couleurs en fonction de l’état de propreté des axes parcourus par les 4 camions. Bleu pour une artère très propre, vert pour un état de propreté satisfaisant et rouge pour une voirie catégorisée comme insuffisamment propre. 

Cette solution basée sur l’intelligence artificielle présente l’avantage de fournir une quantité importante de données, des informations collectées en même temps que la réalisation de certaines missions de nettoiement. 
Pour Bruxelles-Propreté, le dispositif pourrait être doublement intéressant sur le plan opérationnel.  
D’abord, parce qu’il permettrait d’objectiver les débats, souvent passionnés, autour des questions de propreté urbaine. 

Ensuite parce qu’il aiderait l’Agence à privilégier une logique de résultats plutôt que de moyens en matière de nettoiement. En effet, la détermination de la fréquence de balayage d’une voirie se fait souvent de manière standardisée. L’objectif ici serait donc de compléter cette méthode et de tester une approche plus objectivée et partagée avec les communes. Le défi est d’avoir une plus grande capacité d’allouer les ressources humaines et matérielles en fonction des tronçons jugés les moins propres.

L’expérience s’étalera jusqu’au 18 juillet 2024 et concerne les voiries régionales, supracommunales et sous convention  de 10 communes bruxelloises :

  • Saint-Josse
  • Evere
  • Etterbeek
  • Ixelles
  • Woluwe-Saint-Lambert
  • Woluwe-Saint-Pierre
  • Watermael-Boitsfort
  • Auderghem
  • Bruxelles-Ville
  • Saint-Gilles

Bruxelles-Propreté communiquera autour des résultats complets de cette expérience pilote à la fin de l’été prochain et déterminera avec l’ensemble des communes quelles suites pourraient être données au projet.